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Auszug aus Clemens Fürst von Metternichs politischem Glaubensbekenntnis (1820)

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Existe-il encore des remèdes contre le mal et quels peuvent-ils être?

Nous regardons comme un principe, qu'à tout mal il y a un remède, et que la connaissance de la nature véritable de l'un doit conduire à la découverte de l'autre. Peu d'hommes toutefois s'arrêtent à l'examen approfondi du mal qu'ils se proposent de combattre. Il n'en est guère qui ne soient soumis à l'influence des passions, ou tenus sous le joug des préjugés; il en est un grand nombre qui pèchent par un côté plus périlleux encore, à cause de ses dehors flatteurs et souvent brillants; nous entendons parler de l'esprit de système; cet esprit constamment faux, mais infatigable, audacieux, incapable de se rebuter, est satisfaisant pour les hommes qui en sont imbus (car ils habitent et gouvernent un monde créé par eux-mêmes), mais il est d'autant plus dangereux pour les habitants du monde réel, si différent de celui que crée l'esprit de système.

Il est une autre classe d'hommes qui, ne saisissant d'un mal que la forme extérieure, en confondent les manifestations accessoires avec l'objet principal, et qui, au lieu de diriger leurs efforts vers la source du mal, se contentent d'en combattre quelques symptômes passagers.

Il est de notre devoir de tâcher d'éviter l'un et l'autre de ces écueils.

Le mal existe, et ce mal est immense. Nous ne croyons pouvoir le définir mieux, dans sa cause primitive et perpétuellement agissante en tout temps et en tout lieu, que nous ne l'avons fait en nous servant du mot de présomption, cette compagne inséparable du demi-savoir, ce mobile d'une ambition démesurée et facile à satisfaire dans des temps de troubles et de bouleversements.

Ce sont principalement les classes moyennes de la société que cette gangrène morale a gagnées, et ce n'est que chez elles que se trouvent les véritables coryphées du parti.

La grande masse du peuple ne lui offre point de prise et ne saurait lui en offrir. Les travaux auxquels cette classe, – le véritable peuple, – est obligée de se vouer, sont trop continus et trop positifs pour qu'elle puisse se jeter dans le vague des abstractions et de l'ambition. Le peuple sait que ce qu'il y a de plus heureux pour lui, c'est de pouvoir compter sur le lendemain, car ce n'est que le lendemain qui lui paye les peines et les soins de la veille. Les lois qui assurent une juste protection au premier des biens, à la sécurité des individus et des familles, et à celle des propriétés, sont simples de leur essence. Le peuple redoute le mouvement, qui nuit à l'industrie et entraîne constamment à sa suite des charges nouvelles pour lui.

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